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[Challenge de Calypso, session « cœur»], « Chroniques des Féals, Cœur de Phénix » de Mathieu Gaborit


2003 Éditions J’ai Lu (Fantasy)

Française Langue française – 282 pages

Temps de lecture : 3 jours

Note 3étoilesbon

Synopsis

Qui ne connaît pas la Tour Écarlate ? Ce donjon de pierre rouge qui domine le village de Sédénie, au cœur de l’Empire de Grif’. Ici on ose à peine murmurer son nom… Le mystère et la magie qui entourent ces lieux imposent une crainte respectueuse à la population. Ceux qui vivent à l’intérieur ne se montrent jamais. Au plus fort de l’hiver, lorsque la neige a barré l’unique route menant au delà des montagnes, les anciens content les légendes liées à cette tour couleur de sang. Ils évoquent la vision fugitive de silhouettes encapuchonnées dont le regard étincelle comme des rubis. Ils parlent aussi du vol majestueux de créatures de feu qui prennent leur essor depuis le couronnement de la tour. Mais aucun d’entre eux ne connaît la vérité, aucun d’entre eux ne peut l’imaginer… Qui sont ces sages de la guilde qui sont chargés, depuis l’aube des temps, de garder un terrible secret ? Qui sont les phéniciers ? Pourquoi se cachent-ils derrière les murs de cette tour, adeptes mystérieux consacrant leur vie aux fabuleux Phénix ? Januel est l’un de ces disciples. Son talent remarquable lui vaut d’être choisi pour faire renaître le Phénix de l’empereur de Grif’. Cette Renaissance doit sceller l’alliance de l’empire avec les autres pays. Une guerre se prépare. Leur ennemi : la Charogne, le royaume des morts. Mais un événement inattendu va changer la cérémonie en drame et jeter Januel sur le chemin d’une fantastique aventure…

 

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Une très bonne mythologie qui mêle adroitement les légendes et leurs incarnations : phénix, griffons, dragons, licornes, sirène…, un personnage central sympathique, quoique pas forcément très attachant, des compagnons de route intéressants mais parfois trop vite sacrifiés sur l’autel de l’action, un parcours initiatique classique pour le genre, des luttes de pouvoirs, un climat politique trouble, des adversaires monstrueux issus d’un monde parallèle, mais une exécution moyenne, une mise en œuvre paresseuse et au final, un premier tome assez mou et longuet. Certains aspects de l’histoire sont convenus, déjà-vu et prévisibles mais l’originalité de la mythologie des Féals sauve l’ensemble de l’ennui.

Mathieu Gaborit possède un style plaisant, le roman est plutôt bien écrit dans l’ensemble si l’on excepte certains flottements narratifs, les nombreuses répétitions (un même mot peut revenir 3 fois dans une seule phrase !), l’abus de descriptions et le fait que celles-ci se ressemblent toutes un peu (j’ai failli faire une indigestion du mot « coudées » !, tant il revient fréquemment!).

Tous les ingrédients fantasy sont réunis pour que cela fonctionne, hélas, la recette manque un peu de saveur, une pincée d’audace , et un soupçon d’inattendu, auraient certainement fait davantage exploser le chaudron magique !

Un ressenti en demi-teinte, donc. Mais je lirai sans doute la suite. Cependant, je n’en ferai pas une priorité, la fin de ce tome ne proposant guère de suspense insoutenable, je ne me jetterai pas sur le tome 2.

[LC] «Love Letters to the Dead» d’Ava Dellaira

2014 Editions Michel Lafon

Langue française – 319 pages – Sortie : 7 Mai 2014
Temps de lecture : 3 jours
Note4étoiles-trèsbonmais
Synopsis

Au commencement, c’était un simple devoir. Ecrire une lettre à un mort.
Laurel a choisi Kurt Cobain, parce que sa grande soeur May l’adorait. Et qu’il est mort jeune, comme May. Très vite, le carnet de Laurel se remplit
de lettres où elle dresse son propre portrait de lycéenne, celui de ses
nouveaux amis, de son premier amour… Mais pour faire son deuil, Laurel devra se confronter au secret qui la tourmente, et faire face à ce qui s’est réellement passé, la nuit où May est décédée. Love letters to the dead est une lettre d’amour à la vie.

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Prétexte pour Laurel à se raconter, et surtout à raconter sa propre histoire (notamment le drame qui a touché sa famille de plein fouet six mois plus tôt), l’argument principal de ce roman : écrire des lettres à des personnes célèbres décédées, devient très vite une démarche artificielle, un mécanisme assez lourd.
Et pour être franche, je pense même que j’aurais préféré qu’Ava Dellaira s’abstienne d’utiliser cet artifice, pour nous narrer l’histoire de Laurel. Une histoire suffisamment forte et émouvante pour exister par elle-même, sans toutes ces fioritures inutiles.

Si j’ai beaucoup aimé Lauren, j’ai éprouvé des difficultés avec les personnages d’Hannah et de Natalie. Elles représentent l’archétype de la gamine délurée, dévergondée et superficielle que l’on retrouve, en règle générale, dans les romans jeunesse. Joints, beuveries, coucheries à seulement quinze ans ! Elles m’ont parfois agacée et je trouve qu’elles sont caricaturales. Je n’aimais pas que Laurel soit à ce point sensible à leur mauvaise influence et leur obéisse comme un bon petit chien, alors qu’elles l’entraine sur une pente dangereuse.

L’aspect : « l’émancipation s’obtient par les clopes, l’alcool, le sexe et la drogue et pour être considérée comme cool et être populaire, il faut se comporter comme une fille légère » m’a dérangé. C’est tout de même un roman jeunesse !

Le culte de Laurel pour May est assez incompréhensible (et énervant). J’aurais aimé que Laurel se rebiffe, fasse preuve de plus de caractère. Je la trouve trop passive et trop faible. Elle pleure un peu trop à mon goût, j’avais envie de la voir se rebeller, agir, faire quelque chose car pour moi le personnage subit trop !
Cela m’a agacé. Au delà de cela, Laurel est une jeune héroïne qui a su vraiment me toucher, par ses mots, par sa vie.

L’écriture en elle-même n’est pas extraordinaire, elle est même plutôt  quelconque, en vérité. Néanmoins, et c’est une chose à laquelle je ne m’attendais pas en ouvrant ce roman, il n’est pas rare de tomber au détour d’une phrase banale sur un véritable petit morceau de poésie pure, une perle qui vous décoche une flèche émotionnelle  en plein coeur.

J’ai connu un petit passage à vide aux alentours des 150 pages, je trouvais que cela tournait en rond, Laurel, ses copines, le lycée, les fêtes, Sky. Mais ensuite cela repart à la hausse et je n’ai plus réussi à refermer le bouquin jusqu’à la fin.

Certes, ce roman n’a rien de follement original ni de révolutionnaire, mais il possède un je ne sais quoi qui a su me toucher, un charme, une indéniable justesse, une simplicité, bref : cette humanité, qui rend certaines œuvres universelles, et les romans, attachants.

« Kinderzimmer » de Valentine Goby

Editions Actes Sud (2013)

224 pages

Temps de lecture : 2 jours

Note livredeuxétoilessansplus

Synopsis

“Je vais te faire embaucher au Betrieb. La couture, c’est mieux pour toi. Le rythme est soutenu mais tu es assise. D’accord ?
– Je ne sais pas.
– Si tu dis oui c’est notre enfant. Le tien et le mien. Et je te laisserai pas.
Mila se retourne :
– Pourquoi tu fais ça ? Qu’est-ce que tu veux ?
– La même chose que toi. Une raison de vivre.”

En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plus de quarante mille femmes. Sur ce lieu de destruction se trouve comme une anomalie, une impossibilité : la Kinderzimmer, une pièce dévolue aux nourrissons, un point de lumière dans les ténèbres. Dans cet effroyable présent une jeune femme survit, elle donne la vie, la perpétue malgré tout.
Un roman virtuose écrit dans un présent permanent, quand l’Histoire n’a pas encore eu lieu, et qui rend compte du poids de l’ignorance dans nos trajectoires individuelles.

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Un roman assez tire-larmes dans son genre, l’émotion m’a semblé trop « fabriquée », artificielle.

Et si l’intrigue séduit de façon elliptique (notamment dans les passages où intervient Teresa), le pire reste pour moi le style de Valentine Goby que je n’ai pas mais vraiment pas aimé : brouillon, haché, répètitif (et les synonymes? c’est bien des fois, les synonymes!), décousu par un amas de virgules, recousu par des points. Bref, une utilisation excédentaire et erronée de la ponctuation pour moi. Certaines phrases doivent même être relues pour être comprises. Autant dire que je n’ai pris aucun « plaisir » à lire ce roman au style désagréable.

Par-dessus tout, ce qui m’a agacé dans ce roman est cette complaisante gênante dans l’horreur, une crudité appuyée, un recours au réalisme qui vire trop au pathos, (vomi, diahrrée, plaies purulentes…) sur des pages et des pages. Ce roman manque de subtilité, de recul  et m’apparait comme un parent pauvre de Primo Levi, un sous-sous Si c’est un homme .

« La 5e vague » de Rick Yancey

Editions Robert Laffont (R) (2013)

592 pages

Temps de lecture : 2 jours

Note cinqétoilesexcellent

Synopsis 

1ère Vague : Extinction des feux
2e Vague : Déferlante
3e Vague : Pandémie
4e Vague : Silence

La 5e Vague arrive…
Ils connaissent notre manière de penser. Ils savent comment nous exterminer. Ils nous ont enlevé toute raison de vivre. Ils viennent maintenant nous arracher ce pour quoi nous sommes prêts à mourir…

À l’aube de la 5e Vague, sur une bretelle d’autoroute désertée, Cassie tente de Leur échapper…Eux, ces êtres qui ressemblent trait pour trait aux humains et qui écument la campagne, exécutant quiconque a le malheur de croiser Leur chemin. Eux, qui ont balayé les dernières poches de résistance et dispersé les quelques rescapés…
Pour Cassie, rester en vie signifie rester seule. Elle se raccroche à cette règle jusqu’à ce qu’elle rencontre Evan Walker. Mystérieux et envoûtant, ce garçon pourrait bien être son seul espoir de sauver son petit frère, voire elle-même. Du moins, si Evan est bien celui qu’il prétend… Mais la jeune fille doit d’abord faire des choix : entre confiance et paranoïa, entre courage et désespoir, entre la vie et la mort. Va-t-elle baisser les bras et accepter son triste sort, ou relever la tête et affronter son destin ? Car ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort.

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Aprés plusieurs grosses déceptions (Version bêta, Glitch, Le Prince d’été…), la 5e vague me réconcilie avec la Collection R. Waouh, quel roman puissant. Une grosse claque bien retentissante. Je l’ai dévoré et j’ai passé un excellent moment. 

La multiplicité des points de vues apporte un réel plus. Chacun des narrateurs enrichissant la vision des autres. Tous sont charismatiques et attachants d’une manière différente. Le lecteur a ainsi un pied partout. A la fois auprès de Cassie, dont j’ai beaucoup aimé la personnalité affirmée et sarcastique mais aussi aux côtés de Zombie et Nugget. Les personnages secondaires : Ringer, Ethan et et tous les autres ont eux aussi de l’importance.Le lecteur est presque omniscient grâce aux personnages qui se partage la prise en charge du récit et le font avancer palier par palier, en jouant sur la temporalité du scénario.

Un ou deux rebondissements prévisibles (je me doutais de l’identité de Zombie) mais un scénario surprenant et haletant les fait oublier et un petit coup de mou passager vers le milieu du roman, pendant les chapitres qui se déroulent à Camp Haven (par goût personnel, le militarisme me passionne peu) mais tout redémarre ensuite sur les chapeaux de roues.

Loin des mythologies extra-terrestres américaines glorifiant le patriotisme et la grandeur des USA et de son armée, les petits hommes verts consistent dans ce roman davantage en une intelligence supérieure et organisée. L’ennemi est partout à la fois. Ce qui rend la lecture assez angoissante et ce, dés le Prologue très mystérieux.

L’aspect ultra-réaliste de l’intrigue et des scènes d’action, les chapitres courts écrits avec fluidité, renforce l’attractivité de ce roman SF qui rendra le lecteur parano au même titre que les personnages. Et si ? Et si cela nous arrivait un jour ?

Même si le procédé de colonisation n’est pas nouveau, il suffira de penser aux Ames vagabondes de S. Meyer, l’histoire est dense en surprises et en retournements de situations. La fin est juste horrible. Heureusement, qu’il y a une suite de prévue car cela ne peut pas finir comme ça !

[LCD7] « Gone, 1 » de Michael Grant

Editions Pocket (Jeunesse) (2012)

665 pages | Traduit par Julie Lafon

Temps de lecture : 3 jours

Note 4étoiles-trèsbonmais

Synopsis

Imaginez. En plein cours d’histoire, ils sont en train de prendre des notes quand tout à coup… plus de professeur ! Affolés, ils sortent de classe et se rendent compte qu’il n’y a plus aucun adulte. Comme s’ils s’étaient évaporés. En fait, tous les êtres humains de plus de 15 ans ont disparu. Plus incroyable encore, ceux qui restent développent des super-pouvoirs mais ils ne parviennent pas encore à les maîtriser.Cette aventure extraordinaire est arrivée à Sam, 14 ans, et à tous les enfants de la petite ville californienne de Perdido. Passé la première période d’euphorie, les enfants doivent maintenant s’organiser pour survivre. Qui va s’occuper des bébés et des malades ? Comment trouver de la nourriture ? Autant de questions vitales à résoudre en urgence ! Sam devient malgré lui l’un des responsables de l’organisation mais, bien vite, il va devoir affronter d’autres chefs de bandes, aux idées beaucoup plus sombres.

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J’ai éprouvé des difficultés à lire ce premier tome.  J’ai peiné à entrer dedans et à m’attacher aux personnages mais surtout à le finir. Même si la deuxième moitié monte un peu en puissance et se révèle un peu plus rythmée, l’ensemble alterne entre passages ennuyeux et moments passionnants. Le début est plat et le roman en général comporte bien des longueurs.

En dehors des problèmes de rythme, existe aussi un souci avec les codes narratifs du roman qui ont déjà été utilisés ailleurs dans la littérature notamment dans la catégorie jeunesse. Mais pas seulement car Gone m’a  ENORMEMENT fait songer à l’intrigue de Dôme de Stephen King dont les trames se ressemblent de manière troublante.

Il fait également BEAUCOUP penser au roman Sa Majesté des Mouches, Gone en est pour moi une variation moderne et science-fictionnelle. Ajoutons à cela qu’il ressemble à l’improbable croisement entre X-Men et une aventure du Club des Cinq d’Enid Blyton qui tournerait au cauchemar et vous aurez un aperçu de l’atmosphère de ce roman jeunesse au ton étonnamment sombre du reste car certaines scènes sont très dures, il y a beaucoup de morts dont parfois des meurtres et les valeurs véhiculées par l’histoire sont loin de celles de Bisounours. Les armes à feu imposent leur loi, la loi du plus fort et du chacun pour soi. Ici, il faut manger avant d’être mangé. Anxiogène par bien des aspects et porteur d’un climat de claustrophobie latent, Gone est d’une noirceur inattendue et surprenante.

J’ai aimé le traitement des personnages. Aussi bien les rapports complexes qu’ils entretiennent entre eux que leurs personnalités respectives, ni héros, ni pétris de valeurs morales à l’excès, leurs défauts (ils pensent surtout a sauver leur peau pendant une partie du bouquin) les rendent intéressants à suivre. Individualistes au départ de l’histoire, ils subiront une vraie évolution, et devront apprendre à s’entraider, à déléguer et à faire confiance aux autres afin d’œuvre non plus pour eux-mêmes mais pour le bien de la communauté.

Sinon j’aurai aimé que Sam fisse montre de plus de caractère (il se rattrape à la fin du roman mais bon…), Quinn, quant à lui est à baffer, et Astrid ressemble beaucoup à Hermione. Edilio est sympa mais peu mis en avant, son personnage parait trop effacé. Les « méchants » sont un peu caricaturaux à mon goût, c’est dommage. D’autant que leurs psychés sont développés de manière expéditive, les personnages ne sont pas assez creusés.

Le fond fantastico/SF est peut-être un peu « léger » pour un tome introductif. J’aurai aimé qu’il soit davantage présent. Les mutations humaines et animales sont des éléments « déjà vu » et traités de manière assez classique dans ce premier opus. Le propos manque d’originalité.

Quant à l’explication de la survenue de la Zone, je l’ai trouvé peu claire et vite expédiée par l’auteur, j’attends plus d’explications dans le prochain tome.

Disons pour conclure que sans être mauvais, Gone dans son ensemble et à l’exception de quelques chapitres notamment ceux situés vers la fin ne m’a pas captivée autant que je l’aurai souhaité. Je pense tout de même laisser une chance à la saga de me convaincre en lisant le tome 2.

Les autres participants :

*isa1977
*Benjamin59
*mademoizellebreizh
*SnowWhite
*Azariel87
*Bouquinons
*Ninouche2109  (n’écrira pas de chronique)
*(Dex)
*clédesol
*CherryB
*dorothzz
*lamiss59283
*Alison Mossharty
*Galleane

Lecture commune découverte

« Nos étoiles contraires » de John Green

Editions Nathan (2013)

323 pages | Traduit par Catherine Gibert

Temps de lecture : 4 h

Note : Au début 4étoiles-trèsbonmais et vers la fin cinqétoilesexcellent 

Synopsis

Hazel, 16 ans, est atteinte d’un cancer. Son dernier traitement semble avoir arrêté l’évolution de la maladie, mais elle se sait condamnée. Bien qu’elle s’y ennuie passablement, elle intègre un groupe de soutien, fréquenté par d’autres jeunes malades. C’est là qu’elle rencontre Augustus, un garçon en rémission, qui partage son humour et son goût de la littérature. Entre les deux adolescents, l’attirance est immédiate. Et malgré les réticences d’Hazel, qui a peur de s’impliquer dans une relation dont le temps est compté, leur histoire d’amour commence… les entraînant vite dans un projet un peu fou, ambitieux, drôle et surtout plein de vie.

Voilà ! J’ai lu le roman-phare, que dis-je ! le roman-événement de 2012-2013, celui que le Times a consacré Meilleur roman jeunesse l’an passé, THE LIVRE qui a fait couler autant d’encre que de larmes dès sa sortie en VO, ol’un des plus grands coup de coeur récent de la blogosphère, bref, j’ai lu Nos étoiles contraires. 

Et pourtant, à la base, je n’avais pas du tout envie de le lire, déjà du fait de mon lourd passif familial et deuxièment car je me méfie grandement des romans trop médiatisés ou qui font l’unanimité ou presque parmi le lectorat. 

Je l’ai lu le dimanche de Pâques. L’amie chez qui je déjeunais l’avait dans sa chambre et comme je m’ennuyais, j’ai commencé à le lire pour m’occuper et comme je lis vite…

Contre toute attente, j’ai bien aimé (oui, oui, vous avez bien lu). Ma première rencontre avec John Green est un succés. 

Et là, on peut remercier le personnage d’Augustus dont le charme m’a aidé à passer outre mes réticences premières en particulier l’immense agacement suscité par le comportement d’Hazel, le membre féminin du duo. Même si je me suis un peu réconcilié avec elle vers la fin, Hazel m’a souvent exaspéré par son attitude méprisante envers les autres. Augustus, en revanche, a été le rayon de soleil de ma lecture. Je me suis beaucoup reconnue en lui. Ses mots pourraient être les miens. C’est le personnage qui m’a le plus émue dans cette histoire. 

Le roman en lui-même posséde un charme atypique et une vraie profondeur.  Le théme de la maladie (omniprésent) est traité avec intelligence.  L’auteur prend intelligemment le parti de tenir la pitié à distance, de ne pas tomber dans le larmoyant ou le pathos. C’est une très bonne chose même si cela atténue l’émotion de certaines scènes. Ainsi, parfois j’ai eu l’impression de regarder l’histoire se dérouler derriére plusieurs épaisseurs de vitres, l’impact émotionnel s’en trouve amoindri à plusieurs reprises, on reste « extérieur » à l’action. Ce qui fait que ce n’est pas un coup de coeur pour moi.  

Contrairement à certains avis que j’ai pu lire, je ne pense pas que le succés du livre tienne uniquement à son sujet touchant mais plutôt à son traitement original du cancer et de la mort, au personnage fort d’Augustus et à son écriture entrainante, à la fois cruelle, crue, réaliste et poétique

Bon, j’ai quand même quelques points négatifs à soulever : L’aspect religieux est parfois lourd, l’histoire de l’écrivain alcoolique prend trop de place dans le bouquin (même si on comprend l’utilité de cette trame secondaire) et quelques scénes m’ont semblées improbables. Notamment celles avec Isaac. Comme par exemple, l’épisode de la crise psychotique et du massacre des trophées. Ces passages m’ont paru too much.

Je concluerai ce billet en disant que Nos étoiles contraires est vraiment le genre de livre qui, une fois refermé, vous donne envie de vivre plus fort et plus intensément.

« L’épreuve, 1, Le Labyrinthe » de James Dashner

Editions Pocket (Jeunesse) (2012)

408 pages

Temps de lecture : 2 jours

Note cinqétoilesexcellent

Synopsis 

Thomas, dont la mémoire a été effacée, se réveille un jour dans un nouveau monde où vivent une cinquantaine d’enfants. Il s’agit d’une ferme située au centre d’un labyrinthe peuplé de monstres d’acier terrifiants. Les ados n’ont aucun souvenir de leur vie passée et ne comprennent pas ce qu’ils font là. Ils n’ont qu’un seul désir, trouver la sortie. Pour ce faire, les « coureurs » parcourent chaque jour le labyrinthe pour en dresser les plans – des plans qui changent sans cesse, puisque les murs se déplacent chaque nuit. Le risque est grand mais, dès son arrivée, Thomas a une impression de déjà-vu, il sait qu’il veut être coureur et résoudre l’énigme du labyrinthe.

Entre la saga Cube, le mythe de Thésée et du Minotaure et le roman culte Sa Majesté des Mouches, Le Labyrinthe, et son premier tome presque parfait, s’impose comme un excellent début de série SF Jeunesse et un roman prenant et mystérieux, impossible à lâcher avant la fin, une conclusion qui ne donne qu’une envie : lire la suite d’urgence.

Chapitres courts et style simple mais efficace favorisent un rythme de lecture rapide. Les rebondissements sont bien dosés et interviennent au bon moment, souvent en fin de chapitre, ce qui nous fait nous précipiter vers le chapitre suivant. Les révélations sont étalées sur l’ensemble des 400 pages et non pas seulement concentrées sur la fin comme c’est trop souvent le cas ailleurs. Visiblement étudié pour tenir en haleine, le roman réussit parfaitement sa mission. La recette a très bien fonctionné sur moi, au point que j’ai véritablement dévoré ce livre. Je ne pouvais plus m’arrêter de tourner les pages. Si certaines choses n’étaient pas aussi faciles à deviner, ce premier tome aurait été un vrai coup de coeur.

Un seul bémol : je n’ai pas forcément réussi à m’attacher aux personnages, à part Chuck vers la fin de ce premier tome. Uniquement préoccupés de leur survie (et on les comprends) les héros du livre sont des êtres assez durs aux manières un peu brutales et qui n’ont guère de temps à perdre en excès de camaraderie. Néanmoins de belles valeurs sont exaltées dans ce roman : l’importance du travail, le respect des lois, l’entraide, la persévérance… Malgré son charisme indéniable, Thomas, le pilier central de l’intrigue, se montre assez antipathique une bonne partie du roman. Très froid au départ, un peu prétentieux aussi, il n’est jamais plus touchant que lorsqu’il accepte de fendre la carapace de temps en temps au cours de l’histoire. Ces dans ces moments que je suis parvenue à entre en empathie avec lui. La fin promet d’ailleurs une évolution intéressante du personnage. Pour cette raison et toutes les autres : VIVEMENT LE TOME 2 !

« Charley Davidson, 3, Troisième tombe tout droit » de Darynda Jones

Editions Milady (2012)

413 pages | Traduit par Isabelle Pernot

Temps de lecture : 4 jours 

Note 4étoiles-trèsbonmais

Synopsis 

Détective privé paranormal. Sinistre faucheuse extraordinaire. Peu importe. Charley Davidson est de retour ! Et elle boit de grandes quantités de café pour rester éveillée, parce que chaque fois elle ferme les yeux, elle le voit : Reyes Farrow, le mi-humain, mi-mannequin fils de Satan. D’accord, elle a fait emprisonner Reyes pour toute l’éternité. Mais comment est-elle censée résoudre un cas de personnes disparues, traiter avec un médecin à l’ego sur-dimensionné, calmer son père grincheux, et attraper un gang de motards déterminé à assassiner, quand le fils du diable ne veut tout simplement pas renoncer à son plan de séduction… et de vengeance?

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Après deux très bons tomes, la série marque un peu le pas et rentre dans le rang de l’urban fantasy « moyenne ».

Ce troisième tome m’a pas mal déçue. L’intrigue principale, la disparition d’une femme mariée, ressemble beaucoup à celle du tome précédent et n’est pas franchement passionnante.

Moins drôle que les précédents, l’humour m’a même semblé forcé à certains moments. Notamment dans les dialogues Charley/Cookies qui sont d’habitude hilarants. Problème de traduction ? Ou alors le duo fonctionne moins bien qu’avant ?

L’histoire entre Charley et Reyes piétine. Et je dois dire que le côté Jekyll et Mister Hyde du personnage de Reyes est un peu déstabilisant.

Moi qui généralement dévore chaque tome de la saga, cette fois, j’ai mis beaucoup plus de temps à terminer car je « calais » souvent et j’avais besoin de lire autre chose, tout simplement parce que je trouvais le temps long.

La fin est un peu plus prenante mais elle me fait craindre le pire pour la suite de la saga. En effet, c’était trop beau pour que ça dure J’apprécie cette série parce que contrairement à bien d’autres, l’héroïne n’avait pas une vie amoureuse compliquée avec des prétendants à la pelle et une tendance comme tant d’autres héroïnes de bit-lit qui m’insupportent à flirter avec tout ce qui porte un pantalon. Bref, j’aimais le fait que la saga ne se focalise pas trop sur la romance et ne npus propose pas ces éternels triangles amoureux qui semblent la condition Sine qua non de la plupart des romans de ce genre. Hélas, les dernières pages ne m’ont pas rassuré. J’ai bien peur que dans les prochains tomes, Charley ne devienne une autre Anita Blake, Cookie Stackehouse et cie… Je sens venir le quatuor sentimental de loin et je sais que cela va m’énerver…

Je me suis ennuyée. Ma sévérité va donc de pair avec ma grosse déception. 

J’espère quand même que le quatrième tome redressera la barre et me donnera tort car cela m’ennuierait de devoir abandonner cette série et son héroïne que j’affectionne tout particulièrement. 

[Partenariat] « L’Echange » de Brenda Yovannof

Editions Michel Lafon

Publié en 2012 ~ Langue : Française ~ 352 pages

Année de parution française : 2012
Année de parution originale : 2010
Titre VO : The Replacement

Genre : Fantastique

Temps de lecture : 2 jours

Note 

Synopsis

Mackie Doyle n’est pas un humain, même si tous les habitants de la petite ville de Gentry le considèrent comme un des leurs. Voilà seize ans, il a été échangé contre un bébé humain. C’est le prix à payer pour la paix avec le monde d’où il vient : un univers terrifiant où d’obscurs tunnels suintent des eaux pestilentielles, peuplé de morts-vivants et dirigé par une étrange princesse tatouée.
Depuis, Mackie se bat pour survivre, malgré ses allergies mortelles au fer, au sang et aux lieux sacrés. Quand la plus jeune sœur de Tate, la fille qu’il aime, disparaît, il décide de tout faire pour la retrouver, même s’il doit affronter pour cela les plus sinistres créatures. Dans cette descente aux enfers, trouvera-t-il enfin sa véritable place ?

Je trouve les critiques sévères envers ce livre. L’Echange récolte un accueil plus que mitigé de la part de la blogosphère et pourtant, comparé à d’autre romans YA qui reçoivent actuellement un plébiscite sur la toile, je l’ai trouvé plutôt meilleur. Je ne nie pas qu’il y ait quelques défauts à l’ensemble mais je ne comprend pas ce « désamour », (toutefois, je le respecte, chacun a le droit de penser ce qu’il veut et mon avis n’en est rien parole d’évangile, cela m’étonne c’est tout). La dernière fois que j’ai assisté à ce phénomène c’était pour un livre qui a été un gros coup de cœur pour moi : « Kaleb ». Cette fois, pas de coup de coeur, mais un bon moment de lecture dont je remercie Les Editions Michel Lafon et Livraddict

L’ambiance du roman est superbe. Lugubre et sombre à souhait, elle a su me mettre mal à l’aise et m’inquiéter. On se croirait dans les Noces Funebres de Tim Burton ou dans le Faërie (en plus édulcoré) de R. Feist. Elle m’a happée dés les premiers instants de ma lecture. Très bien rendue également, l’atmosphère de cette petite ville américaine aux superstitions profondément ancrées, où le  fantastique se mêle au quotidien depuis des temps immémoriaux. Une ville anodine où les habitants font constamment semblant que tout va bien, comme s’ils ne vivaient pas sous une tutelle maléfique, et où comme à Sunnydale (Buffy) le mal grouille dans les profondeurs de leur bourgade et vient quêter son tribut de sang tous les sept ans. 

Mackie est un personnage vraiment intéressant, froid, détaché et complexe. J’ai aimé le parti-pris de l’auteure de ne pas chercher à tout prix l’adhésion du lecteur envers son personnage. Ça reste un être à part, elle le laisse hors de portée, ce n’est pas un ami. On reste à distance pendant longtemps mais insidieusement on finit par s’attacher à lui dans la quatrième partie. Sa relation avec sa sœur, Emma, y est pour beaucoup, de même que sa manière de se conduire envers Tate. D’être passif, il sait trouver le courage de réagir et de tenter de se rebeller.

Et si la mythologie démoniaque n’est pas toujours claire, certaines subtilités m’ont, en effet, échappées, la mythologie du changeling est bien revisitée, parfois avec une pointe de philosophie et d’existentialisme, qui suis-je, pourquoi j’existe, dans quel but, où-vais-je ? Non, sans rire, je ne suis peut-être folle mais j’ai trouvé une jolie dimension philosophique dans ce roman. Allez savoir …Ce n’est pas qu’une succession de scènes fantastiques ou sanglantes, non, non, c’est plus que ça, c’est profond.. L’Echange se place dans la catégorie des YA intelligents, notamment dans son approche de la psychologie des personnages et dans l’analyse des rapports entre les habitants de cette petite communauté repliée sur elle-même.

J’ai beaucoup aimé le style de Brenda Yovannof, alternant phrases courtes et efficaces et paragraphes descriptifs offrant de belles sensations visuelles tout en installant un climat d’étrangeté latent.  Le hic c’est que certaines phrases m’ont semblées mal traduites en français ce qui les rend peu compréhensibles. La narration en « je » est bien choisie. Certes, elle ne propose qu’un seul point de vue mais comme le personnage de Mackie est tiraillé entre deux mondes, il n’est jamais partisan et nous livre sa vision des choses sans détours.

Alors, certes, je le redis, l’intrigue aurait gagnée à être davantage creusée, certaines choses sont trop survolées et la fin est peut-être un peu rapide (ou facile) mais ce roman vaut quand même le coup pour moi, ne serais-ce que pour sa superbe atmosphère sombre et lugubre et au malaise latent qu’elle suscite pendant la lecture. 

L’Echange c’est un conte défait, une histoire à cauchemarder debout, un malaise de 300 pages qui s’empare de vous progressivement. Pour moi, c’est un roman à lire malgré ses défauts mais bon c’est vous qui voyez … En tout cas, si vous aimez Burton, comme moi, il y a de fortes chances pour que vous aimiez ce livre. 

 

 

« Le Magasin des suicides » de Jean Teulé

Editions Pocket
Publié en 2008 ~ Langue : Française ~ 157 pages
Année de parution originale : 2007
Genre : Contemporaine
Temps de lecture : Quelques heures
Note 
Synopsis 
Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort ! Imaginez un magasin où l’on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l’humeur sombre jusqu’au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre…

Suite à d’excellents avis de Cajou et Frankie sur ce roman conjuguée à la sortie du film d’animation éponyme réalisé par Patrice Leconte, j’ai eu très envie de sortir ce livre de ma PAL. Mon ressenti final est bizarre. Oui, bizarre, car Le Magasin des suicides avait tout pour me plaire dans l’absolu et pourtant, je n’ai pas accroché autant que je l’aurai voulu.

Gros souci, cette fois et contrairement à ce qui s’est passé pour d’autres livres de Jean Teulé comme Le Montespan ou Charly 9 que j’avais adoré, je n’ai pas été sensible à l’humour absurde et noir. Sachant que l’humour est censé être le composant principal du roman, avouez que c’est très embêtant.

Les bonnes idées sont là, mais tombent à plat faute d’un traitement adapté pour les mettre en valeur. Jean Teulé n’exploitent pas assez le potentiel de son histoire, au demeurant, fort prometteuse. Il saute d’une idée à l’autre sans s’attarder sur ce qui pourrait être vraiment amusant. Cela confère au roman, un côté « empilage gratuit » sans profondeur.

L’autre hic pour moi, consiste en la trop grande théâtralité des dialogues qui confère un aspect outré et forcé aux situations et aux répliques des personnages.

Enfin, toujours selon moi, l’intrigue est très convenue et la fin prévisible, seule la dernière phrase m’a étonnée.

Je m’attendais à quelque chose de très drôle mais j’ai à peine frémi des lèvres. Ni sourire, ni rire ne furent au rendez-vous. Bref, pas de quoi faire de l’ombre à La Famille Adams ou réveiller les morts…